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30 janvier 2017 1 30 /01 /janvier /2017 20:34

Nous n’avions pas l’esprit aux primaires, ni à celle de droite ni à celle de gauche, pas d’obligation de choisir, ni vainqueur ni vaincu, tous en triomphe mais sans tapage et par la grande porte du Newton, s’il vous plait. C’est l’avantage de ces moments de rencontres avec Zocato au palco et le public qui en redemande.

Belle soirée donc au Ruedo avec les toreros qu’on découvre autrement dans cette chaleureuse intimité parisienne que propose le Newton, tous accueillis Ricardement bien par Stéphane et sa bande.

Petit retour en arrière pour réaffirmer que Paris est bien une ville taurine, où la tradition est ininterrompue depuis les arènes de la rue Pergolèse jusqu’à la choucroute de Jenny et le Ricard de l’amitié de Newton. Il y a quelques semaines nous avions croisé au Club Taurin de Paris Alexandro Talavante, tout en élégance et en retenue, légèrement intimidé, loin de son audace et de sa liberté de ton avec sa muleta. Ce fut une belle soirée d’aficion menée par Jean Pierre Hédouin en pleine forme et toujours aussi précis dans les dates.

Et l’autre soir, au Ruedo, ce fut Jérémy Banti, tout aussi élégant, mais d’une élégance plus dans l’air du temps, plus parisienne, l’élégance d’un Dandy qui ne se prendrait pas au sérieux. L’œil frise et les blagues peuvent fuser, discrètement sans arrogance et sans méchanceté mais le regard est pointu et les avis tranchés, On sait tous parce qu’on l’a vu qu’il a parfois face au toro des gestes d’une grâce inouïe. D’une rare et surprenante profondeur. On sait aussi qu’il est torero toujours et que certains lui font confiance pour monter au créneau en cas de coup dur. On sait tous aussi qu’il est prêt, toujours prêt et qu’il saura saisir sa chance et avoir son heure. Il est venu nous raconter ses doutes, ses certitudes et ses espoirs avec beaucoup de simplicité et de sincérité. Une belle faena, à l’image du bonhomme, sans frime sans toréer le public mais avec efficacité et profondeur.

Au paseo aussi ce soir là, Tibo Garcia, le plus jeune, il attend, sans attendre, il ne laissera rien passer. Nous aussi on l’attend, (Pâques en Arles avec ses deux autres compagnons de parcours avec qui il va se tirer la bourre, inévitablement. ). On lui a vu des gestes d’un grand classicisme avec des mouvements très lents et très longs, comme on aime. Le Duende sans doute. Une tauromachie à la fois « en dedans, » « très rentrée », très compact mais en même temps très large, déliée et libre. Le jeune homme travaille beaucoup sa technique et il sait qu’il lui manque ce petit quelque chose de plus, ce petit rien qui fait tout et qu’il cherche avec la belle certitude qu’il va trouver. Alors à ce moment là il sait que tout sera possible.

Et puis Serge Almeiras, à qui on ne la fait plus, il a roulé sa bosse et il est un de ceux qui a participé à amener la tauromachie française là où elle est c’est à dire mature, reconnue et en progression constante. Il a le regard malicieux, l’analyse subtile et beaucoup d’histoires à raconter. Et il raconte bien avec beaucoup de chaleur et de drôlerie.

En fait avec ces trois là ce qui nous frappe c’est que si leur réussite est à la mesure de leur aficion, ça va faire mal et ça va exploser, d’une façon ou d’une autre. On les aime on va les suivre et c’est évident qu’il va se passer quelque chose.

Rendez-vous est pris au cours de cette temporada qui débute et où comme pour les primaires tout peut arriver.

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