Le milieu taurin m’inquiète. Au lieu de se réjouir de voir un des leurs, en l’occurrence une des leurs, se lever et se mobiliser, pour non pas défendre mais pour partager avec le plus grand nombre son amour de la corrida, ils s’en émeuvent, criant presque à la trahison, à la dispersion, et à les entendre à l’erreur fatale. Ils prétendent que l’on doit rester grouper et sous la même bannière, la leur, bien sur. Sauf votre respect, Il me semble que stratégiquement, ils se trompent et c’est dommage. Les instances existantes remplissent leur rôle avec beaucoup de compétences, de passion et d’efficacité. Personne ne peut faire ce que fait l’ONCT, personne ne peut remplacer l’UVTF, c’est entendu. Mais lorsqu’une passionnée, qui n’a rien à prouver à personne quant à sa légitimité, sa passion et à ses compétences dans le métier, se sert de sa grand notoriété et de son immense capital sympathie , auprès du grand public, pour témoigner et expliquer, quand elle parvient à faire venir de nouveaux spectateurs, plus jeunes, parisiens, entre autre, qu’elle mobilise les députés et deux ministres dans un Jeune Club parisien, pour rapprocher l’aficion parisienne de la feria de Mont de Marsan, on se dit que Cultures Taurines en mouvement est légitime et à bien sur sa place pour faire avancer la cause. A mon sens, toutes les initiatives sont bonnes et d’happicionados pour les enfants, en passant par l’excellent Prix Hemingway, le prix Livre & Aficion, les initiatives un peu décalées, à Mugron, à Alès, et ailleurs
la vitalité du Ruedo Newton et ses bobos parisiens mais aussi des 3 autres clubs parisiens, et de tous les clubs de l’UCTPR de Bruxelles à Madrid, le sourire de Léa face à l’intolérance dans une émission de télé, la dynamique créé par Les éleveurs français, tout contribue à faire évoluer les mentalités dans le bon sens. Comme le disait Maitre Dupond-Moretti, nous n’avons pas à nous cacher, nous devons pouvoir dire haut et fort notre amour pour cet art majeur. Chacun à sa façon, avec ses mots, sa sensibilité et sa culture peut contribuer à balayer le malentendu entretenu par les anti taurins. La tauromachie est un art, avec des valeurs qui nous aident à mieux comprendre, à mieux vivre dans un monde complexe et chaotique. Personne ne peut en avoir le monopole de sa représentation. Au contraire, un art vivant s’exprime de mille manières, cela contribue à sa beauté et à son développement. Puisse d’autres voix se lever encore et encore pour en dire la beauté, l’utilité et l’absolue nécessité.
En tout cas, au Ruedo, Jeudi soir, avec un public nombreux ( et rajeuni !), nous avons passé une excellente soirée avec Charles Dayot le maire de Mont de Marsan qui nous a présenté la feria de cet été : une très belle feria, entre torista et torerista, avec les stars et les révélations, pour du spectacle et de l’émotion.
Et avec Marie Sara qui sait en racontant sans esbroufe son parcours exceptionnel transmettre son énergie, sa passion et son regard. Elle est assurément une témoin essentielle de la fiesta brava. Il ne s’agit plus avec elle de savoir si on aime ou pas les corridas à cheval, il s’agit d’appréhender un art dans sa totalité avec ses tenants et ses aboutissants, et de retrouver l’envie de continuer, d’aller aux arènes et… en l’occurrence de redécouvrir et de réentendre Phèdre…
« Grâces au ciel, mes mains ne sont point criminelles.
Plut aux dieux que mon cœur fût innocent comme elles ! »
Ceux qui savent, savent !
